Le Tuteur Matrimonial – Wali
Louange à Allah عزّ وجلّ, paix et bénédiction sur notre bien aimé prophète Mohammed صلَّى الله عليه وسلَّم
Qu’est ce qu’un tuteur matrimonial ? |
Le tuteur matrimonial, ou Wali de l’épouse, est une personne, souvent le père et généralement un membre de la famille, chargée de protéger les intérêts de la future épouse et de l’accompagner dans son choix marital.
Si le tuteur est absent alors que sa présence est obligatoire, le mariage est nul sauf dans l’école Hanafite qui permet le mariage sans tuteur pour les femmes adultes.
Qui donne son consentement en personne lors du mariage ? |
- Le consentement du mari donné en personne lors du mariage est une exigence commune à toutes les écoles.
- En ce qui concerne l’épouse, il y a une opposition fondamentale entre les doctrines des trois écoles Malékite, Chaféite et Hanbalite imposant le tuteur et la doctrine Hanafite qui permet à l’épouse de se marier seule.
Quel est le rôle du tuteur selon les écoles juridiques Malékite, Chaféite et Hanbalite ? |
1 – Il conclut toujours le mariage avec le mari
Lors de la cérémonie, le mariage est toujours conclu oralement par le tuteur en personne qui est le représentant légal (mandataire) de la future épouse (Le saint Coran 2-232) (Muslim Hadith 1421).Une procuration (tawkil) afin de remplacer le wali par un autre homme de son choix est toujours possible.
Il s’agit d’une obligation, d’une condition de validité du mariage sous peine de nullité absolue (fasid).
2 – Il peut accepter ou refuser un mariage
Selon les cas, il peut ou doit demander le consentement de la future épouse.
Pour ces trois écoles juridiques, le pouvoir du tuteur se résume à deux situations :
- Pour une femme adulte qui n’a jamais été mariée (birk), l’accord du tuteur est obligatoire et celui-ci peut accepter ou refuser le mariage (Le saint Coran 33-36, Tirmidhi Hadith 1102).
Le tuteur ne peut cependant pas refuser un mariage sans justification valable. Cette justification doit être basée sur la protection des intérêts de la personne dont il a la charge.
Il est fortement recommandé (wajib) au tuteur de demander à la future épouse son consentement qui peut être acquis par un simple silence approbateur (Boukhari Hadith 6968,Muslim Hadith 1419, Muslim Hadith 1420).
En cas de désaccord sur le sujet, un juge peut être appelé à statuer (Tirmidhi Hadith 1102). - Pour une femme adulte qui à déjà été mariée (thayyib), le tuteur doit obligatoirement demander à la future épouse son consentement au mariage et le respecter.
Son rôle consiste à transmettre la décision de la future épouse lors de la cérémonie (Boukhari Hadith 5136, Muslim Hadith 1420, Boukhari Hadith 6946).
Quel est le rôle du tuteur selon l’école juridique Hanafite ? |
L’école Hanafite permet et accepte la validité d’un mariage sans l’accord ni la présence du tuteur à la cérémonie de mariage (Le saint Coran 2-232, interprétation différente des autres écoles, Muslim, Hadith 1421).
La position de cette école est claire : l’épouse peut se marier elle-même et le mariage d’une femme libre, saine d’esprit et majeure (pubère) sans l’autorisation ni même la consultation de son tuteur est valable.
Il s’agit du droit et du libre choix de l’épouse.
Cette position Hanafite est une concession (rukhsa) par laquelle il est possible d’avoir recours en cas de besoin et une bénédiction pour les sœurs qui sont victimes des mauvais traitements et des abus de leurs parents, comme par exemple le refus non justifié d’un prétendant.
Il est cependant recommandé à la femme de ce rite qui souhaite se marier, de d’abord essayer de convaincre son tuteur (wali) ou ses parents afin de lui permettre de se marier selon ses désirs.
Si le mariage, par choix de l’épouse, se déroule avec la présence d’un tuteur, celui devra obligatoirement demander le consentement de la future épouse adulte (pubère) au mariage que celle-ci ait déjà été mariée ou non.
Quelles doivent être les qualités du tuteur ? |
Selon la majorité des écoles juridiques, Malékite, Chaféite et Hanbalite, les qualités nécessaires du tuteur pour jouer son rôle dans le mariage sont au nombre de 7 :
- La raison : Il doit être sain d’esprit
- L’islam : Il doit être musulman
- La masculinité : Il doit s’agir d’un homme
- La majorité : Il doit être majeur (pubère)
- La moralité : Il ne doit pas avoir une conduite immorale
- La liberté : Il ne doit pas être esclave donc libre (hurr)
Dans l’école Hanafite, ces caractéristiques sont les mêmes à part le fait que le tuteur n’a pas besoin d’avoir une conduite morale ou d’être libre.
Il peut également exister dans l’ecole Hanafite, certaines rares hypothèses particulières ou le tuteur peut être une femme en cas d’absence d’asil, c’est-à-dire de parents masculins par les hommes ou être non-musulman dans le cas d’un mariage interreligieux, c’est-à-dire quand l’épouse est juive ou chrétienne.
Il est remarqué qu’il est impossible d’être un tuteur lorsque l’on est dans un état de sacralisation (Ihmran) pour l’école Malékite, Hanbalite et Shaféite (Muslim Hadith 1409).
Les Hanafites interdisent uniquement la consommation du mariage en état de sacralisation.
Quelle est la désignation et ordre de priorité du Wali ? |
Les écoles juridiques musulmanes ont des ordres de désignation différents pour le tuteur.
Une règle est cependant générale pour toutes les écoles : Il ne faut passer au tuteur du degré suivant seulement si le tuteur précédent est décédé, incapable (par ex. mineur) ou indigne (par ex.maladie mentale).
- Hanafites : La priorité est donné au fils (même s’il est illégitime), puis le père, le grand-père paternel, le frère, le demi-frère (paternel), le fils du frère, le fils du demi-frère, l’oncle paternel, le fils de l’oncle paternel, et ainsi de suite.
- Malékites : La priorité est donnée au fils, puis le père, le frère, le demi-frère (paternel),le fils du frère, le fils du demi-frère, le grand-père paternel, l’oncle paternel et ainsi de suite. Une fois cet ordre épuisé, le tuteur sera le juge ou un représentant officiel (hakim).
- Chaféite : La priorité est donnée au père, puis le grand-père paternel, l’arrière grand-père paternel, le frère, le demi-frère (paternel), le fils du frère, l’oncle paternel, le fils de l’oncle paternel, et ainsi de suite. Une fois cet ordre épuisé, le tuteur sera le juge ou un représentant officiel (Hakim).
- Hanbalite : La priorité est donnée au père, puis au grand-père et ainsi de suite dans la lignée générationnelle ascendante, puis le fils dans la lignée générationnelle descendante, ensuite le plus proche de ses parents paternels et enfin le souverain (Sultan) .
Comment faire si le tuteur est absent ? |
Il s’agit ici de la situation ou le wali est absent de son domicile habituel ou indisponible, parce que parti en voyage par exemple.
Cela exclut les situations dans lesquelles le wali est décédé ou disparu sans nouvelle car, présumé décédé, il est nécessaire dans cette situation de passer au degré précédent.
En cas d’absence du tuteur, celui-ci peut toujours désigner, quelle qu’en soit la raison, une personne de son choix pour le représenter lors de la cérémonie de mariage.
Un tuteur peut être remplacé très simplement par une autre personne par le moyen d’une procuration (wakala), qu’elle soit écrite ou orale.
Au niveau pratique, il suffit que le tuteur indique, de manière claire par écrit ou par oral, qu’il délègue son tutorat à une personne qui sera chargée de suivre ses instructions. Naturellement, il sera nécessaire que ce tuteur de remplacement ait toutes les qualités pour le devenir et devra être présent à la cérémonie.
La connaissance parfaite est à Allah عزّ وجلّ