Les écoles juridique sunnites (Madhab)

Une école juridique islamique, dénommé Madhab en arabe, est une méthodologie d’interprétation du saint Coran et de la Sunna, mis en place par des savants et érudits du fiqh, et dont la Oumma se sert depuis les débuts de l’Islam.

Chaque musulman doit suivre une école juridique sunnite.

C’est une façon sûre et pertinente de suivre le saint Coran et la Sunna car chaque école dispose d’une méthodologie solide et éprouvée afin de comprendre, interpréter et appliquer les commandements d’Allah عزّ وجلّ à l’ensemble des questions qui concernent de notre vie de musulman.

Il y a quatre écoles juridiques sunnites :

• École Hanafite
• École Malékite
• École Chafeite
• École Hanbalite

Ces quatre écoles musulmanes constituent ce que l’on appelle le Fiqh (droit musulman).

Le Fiqh a été élaboré par les savants musulmans (fuqaha) et établi de manière stable depuis le deuxième siècle de l’Hégire.

Les écoles juridiques sunnites sont toutes considérées comme orthodoxes et portent le nom d’un grand savant de la loi d’Allah عزّ وجلّ .

Les sources principales du droit chez les écoles sunnites sont le saint Coran, la Sunna, le consensus (al-Ijma), le raisonnement par analogie (al-Qiyas ) et à quelques nuances près la raison ou l’ijtihad.

La différence des écoles juridiques se situe donc au niveau de l’interprétation. Elles peuvent diverger sur certaines questions de jurisprudence où il n’y a pas de textes précis dans le Coran et la Sunna ou s’il y a un mot ou une phrase comportant plusieurs sens.

Malgré cette apparente diversité, chaque école suit des principes communs (Usul Al Fiqh) et s’est constituée en interprétant les mêmes sources.

La diversité de points de vue des écoles juridiques sunnites (ikhtilaf al-fuqaha) est une richesse et un bienfait.

Elle permet une souplesse et un pluralisme enrichissant dans l’application des solutions juridiques.

Les écoles juridiques régissent les activités des musulmans dans toutes les situations et dans tous les domaines de la vie.

Il s’applique aussi bien aux prescriptions rituelles (ibadat) qu’aux relations sociales (mouamalat) dans les domaines moraux, culturels, politiques, économiques et juridiques, depuis la naissance jusqu’à la mort.

Les écoles juridiques ont pour but de simplifier et non de compliquer la compréhension de l’Islam car elles sont des interprétations authentiques que la Oumma suit depuis des siècles.

Le musulman qui suit une école juridique est certain de sa fidélité aux lois d’Allah  عزّ وجلّ. En adoptant et suivant une école juridique, le musulman garde une cohérence dans la pratique de sa religion en évitant de prendre le risque de mélanger les avis des savants et de tomber ainsi dans le blâmable ou l’interdit.

Les écoles juridiques musulmanes éclairent le musulman sur la manière appropriée pour lui de pratiquer sa religion et lui indique la voie à suivre de manière complète et fiable.

La raison d’être des écoles juridiques, leur avantage passé, présent et futur, est de fournir à la Oumma des réponses basées sur la véritable connaissance.

Pour savoir qui doit suivre une école juridique, il est nécessaire de distinguer entre les musulmans sur leur niveau de connaissance des enseignements islamique et de la jurisprudence de la Charia (fiqh)

Pour la connaissance de la jurisprudence de la Charia (fiqh), les musulmans se divise en deux groupes :

• Premier groupe : Les savants, les ulémas et spécialistes de la loi musulmane (mujtahid)

Les érudits de la loi musulmane sont des personnes capables de faire un effort de réflexion personnel (ijtihad) sur des points de droit.

Le mujtahid est celui qui a les compétences dans de nombreux domaines et possède le niveau intellectuel de produire cet effort de l’ijtihâd concernant la loi d’Allah عزّ وجلّ.. Le mujtahid doit également faire preuve d’une grande piété (taqwa) et d’intégrité morale.

Ces personnes, qui sont bien évidemment très peu nombreuses, ont la capacité de tirer leurs propres conclusions sur de très nombreux sujets sans avoir à suivre les conclusions et recommandations d’une école juridique en particulier.

C’est la raison pour laquelle elles n’ont pas forcément à suivre une école juridique.

•  Deuxième groupe : Le musulman moyen, sans connaissance suffisante de la loi musulmane (muqallid)

Le musulman moyen, non-savant est en fait le musulman ordinaire qui n’a pas ou pas assez de connaissance des enseignements islamiques. Le muqallid est un musulman qui n’est pas en capacité d’émettre des avis juridiques islamiques et ce, même s’il a atteint un niveau élevé de connaissance du fiqh.

Le muqallid est celui qui n’a pas la capacité de produire cet effort de réflexion de l’ijtihad.

Il est d’ailleurs strictement interdit de le faire :

‘’Et ne poursuis pas ce dont tu n’as aucune connaissance. L’ouïe, la vue et le cœur: sur tout cela, en vérité, on sera interrogé’’
(Le saint Coran 17- 36)

Il s’agit donc de l’immense majorité des musulmans. Ce type de personnes n’a  donc d’autre choix que de suivre à lettre une école juridique (taqlid) de son choix.

Le Coran mentionne cette catégorie de personnes en disant :

“Demandez aux gens du message, si vous ne savez pas”
(Le Saint Coran 16-43)

Il est très probable que vous soyez un non-savant, c’est-à-dire un Muqallid et, en tant que tel, vous devez donc suivre une école juridique.